- Rue Lesné
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Découvert en 1986, le site de Menez Dregan est, chaque été depuis 1991, l’objet de recherches d’une équipe d’archéologues de l’UMR 6566 (CNRS) basée à l’Université de Rennes I.
Dans cette ancienne grotte marine dont le toit effondré a protégé les traces d’activité humaine, les fouilles ont montré que ces lieux ont été fréquentés entre 500 000 et 300 000 ans avant notre ère, au paléolithique inférieur, au temps des premiers peuplements de l’Ouest de l’Europe, à la même époque que Tautavel dans les Pyrénées Orientales.
Au cours des 500 derniers milliers d’années, l’Europe a connu des alternances de périodes froides (glaciations) accompagnées d’abaissements considérables du niveau de la mer (l’Angleterre n’est plus une île), et de périodes tempérées comme l’actuelle (interglaciaires).
Durant les 200 000 ans où la grotte a été fréquentée par l’homme plusieurs oscillations chaud-froid se sont manifestées. Les occupations par les pré-néandertaliens ont eu lieu dans les périodes de fin d’interglaciaire-début glaciaire. Le froid n’était pas encore très rigoureux, mais la baie d’Audierne était à sec.
Devant la grotte s’étendait une plaine littorale herbeuse abritant de gros herbivores (probablement des éléphants, des rhinocéros, de grands bovidés, des chevaux...). La grotte marine dont l’effondrement s’est fait progressivement servait de gite et d’abri. Les hommes trouvaient sur place la matière pour fabriquer leurs outils dans les galets des plages abandonnées par la mer.
Avec ces outils en roche taillée conçus pour couper, racler, broyer les os, ils finissaient d’y dépecer leurs gibiers. En 200 000 ans il y eut au minimum six occupations humaines alternant avec des retours de la mer dans la grotte alors inoccupée. Les pré-Néanderthaliens nous ont laissé des milliers de silex, de galets aménagés et des traces de foyers parmi les plus anciens connus. L’étude de Menez Dregan fait appel à plusieurs disciplines : géologie, paléontologie, paléobotanique, génétique ancienne, études des parasites.