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Le Haut-Moyen-Age et les Saints Bretons
Première arrivée des bretons dès les premiers siècles
Du Ier au IIIème siècle une émigration diffuse amène des soldats bretons de Grande Bretagne vers les garnisons romaines des côtes d’Armorique. Les Celtes, dont les bretons, étaient des guerriers très réputés et les romains les engageaient volontiers, comme mercenaires, dans leurs armées.
À partir du IIIème siècle ce courant migratoire s’inscrit dans les vastes mouvements de population souvent dénommés « grandes invasions ». Ces échanges entre les deux côtés de la Manche, existaient en fait depuis la Préhistoire. Ils facilitent alors cette implantation, en grand nombre, des Bretons dans la péninsule armoricaine alors que le pouvoir franc se substitue en Gaule au pouvoir romain.
Au IVème et Vème siècle, les bretons fuient devant les barbares
Sous la pression des Barbares Irlandais à l’Ouest, Pictes au Nord, Saxons et Angles à l’Est, une première émigration importante des bretons aux IVème et Vème siècles laisse des traces hors d’Armorique (Bretteville, Bretonneux, Breteuil, Brittenheim) et en Armorique même renforce les cités des Osismes (Finistère actuel) et des Vénètes (golfe du Morbihan). Les VIème et VIIème siècles voient une nouvelle vague importante de Bretons en Normandie mais surtout, de nouveau, chez les Osismes, les Vénètes et dans une moindre mesure chez les Curiosolites (Côtes d’Armor). Les immigrants se regroupent en fonction des liens de parenté et des origines géographiques.
À partir du VIème siècle l’Armorique prend le nom de « Bretagne mineure ». Deux territoires émergent : DOMNONEE au nord (Finistère-nord et Côtes d’Armor), CORNOUAILLE au sud–ouest. Ils ont leurs équivalents de l’autre côté de la Manche : DEVON et CORNWALL, avec lesquels ils ont longtemps formé des royaumes doubles. Durant cette immigration, l’Armorique n’est guère christianisée. Les Bretons organisent une église peu structurée animée par des ermites et des moines. Les rites et la liturgie diffèrent de ceux de l’église gallo-romaine bien installée dans les cités entraînant déjà des problèmes de particularisme. Les premiers monastères et évêchés se créent.
La toponymie indique encore l’extension bretonne avec les noms de lieux en : PLO et PLOU pour paroisse, LAN pour monastère, GUI pour ensemble de villages, TRE pour trêve.
La légende veut que les saints bretons arrivèrent sur nos côtes en bateaux de pierre voici donc un cas intéressant étudié récemment, par des passionnés, en 1999.
L’aventure du St-Efflam ou un bateau de cuir sur les traces des moines celtes
Prince d’Hibernie (Irlande), Saint-Efflam, prit la mer pour venir en Armorique en compagnie de quelques disciples. Il débarqua près de Plestin où il bâtit son hermitage. Au cours de l’été 1999, de jeunes bretons relient à bord d’un curragh, le nord de l’Écosse à la pointe de Bretagne. Cette croisière audacieuse a été menée pour vérifier la vraisemblance des traversées entreprises par les moines navigateurs avant l’an 1 000. La genèse de ce projet, sous ses aspects historiques, archéologique et culturel, l’aventure qu’a été la construction du grand bateau de cuir a fait l’objet d’articles dans les N° 136 et 143 de la revue CHASSE-MARÉE.